TAKOTSUBO

Cœur tendre, 
qu'est-ce que tu vas prendre !
en quête de sentiments,
va perdre son temps.

Cœur perdu,
en prend plein la vue,
cherche le chemin,
ce n'est pas pour demain.

Cœur de verre,
voit à travers,
montre sa fragilité,
pas d'égal sa sincérité.

Cœur solitaire,
a fini par se taire,
au jeu de patience,
montre sa pertinence.

Cœur de mépris,
juge les vies,
ton art égratigne,
personne indigne.

Cœur de guerrière, 
tout à l'envers,
tout de travers,
partout des Lucifers

Cœur en poussière,
un tas de cendre,
plus aucun sens,
un goût de terre.

Le berceau rejeté (4)

Le grand-père.

Il vient de mourir à 100 ans. Elle l’a appris dans un avis de décès sur le net. Personne aux rejetés n’a annoncé la nouvelle. Mais cela n’a aucune importance à vrai dire. A cet instant, elle ressent un sentiment curieux. Ni tristesse, ni joie encore heureux mais un soulagement. Un énorme soulagement. Comme si un poids sur ses épaules était enlevé, comme un sortilège évaporé. Une étrange sensation. Le poids d’un ancêtre dissout. Une page sombre qui vient d’être tournée. Comme une épine retiré du pied. Mon Dieu, un mal insidieux qu’il avait collé sur ses parents et elle. Comme si le départ mal sain c’était lui.

Ce grand-père, il n’avait pas aimé ce fils, c’est tout ce qu’elle retenait de cette histoire. Ce fils qu’on avait accusé de vouloir toujours mettre la pagaille et pour cause, lui non plus il n’avait pas trouvé sa place parce que l’on ne voulait pas lui en donner une. Tout était bon pour lui donner le mauvais rôle et cela arrangé bien cette famille sordide.

Son père lui a fait subir à son tour ce qu’il avait subi. Il a rejeté la faute à son tour sur elle.

Lors d’une communion, le grand-père avait dit aux convives de prendre certains morceaux de nourriture avec les mains, et sa mère comme les autres exhaussa sauf que la grand-père vexa une énième fois sa mère. Ce jour là, se fut la réflexion de trop. Le grand-père dit à sa mère devant tout le monde : « Tu as bien lavé tes mains » . L’attaque était ciblée et l’instant inapproprié. Et le fils fit un scandale. Bien joué le grand-père. Ce que la famille avait retenu c’était le scandale mais la cause ignorée. L’affront subi pour cette femme effacé. Cette famille avait retenu ce qui l’arrangé bien. Tu m’étonnes !

Elle se sentait tellement débarrassé de tout ça à la mort de son grand-père. De toute cette hypocrisie familiale.

Ce fils, il aurait pu faire tout ce qu’il voulait, il ne faisait pas l’affaire de son père. Et son père avait reproduit avec elle, ce schéma affligeant.

Dorénavant, il n’ y avait plus de lien, plus de pont à traverser, c’était un point final. Une douleur qui partait.

Sa mère et elle, ne faisaient pas parti de cette famille. Elles n’étaient pas comme eux. Elles ont tracé un autre chemin. Un chemin loin d’eux.