LE BERCEAU REJETE (1)

Elle est née ce jour là, celle dont on oublie le prénom, on ne le prononce pas, on a oublié le jour de sa naissance.

Lui le père, il ne voulait pas de cette enfant, une fille en plus !

Elle sa mère, elle était sûrement heureuse et avait beaucoup souffert en la mettant au monde, beaucoup de sang perdu, comme une punition de Dieu pour lui signifier que cette enfant ne naissait pas sous des cieux propices.

Pour que ce père accepte cette enfant, la mère répétait sans cesse et à qui veut l’entendre : « C’est tout son père » et cela dit très souvent devant le père. Mais elle n’avait que le yeux de celui-ci, sinon elle ressemblait beaucoup à sa mère.

Sa mère l’habillait comme une petite fille, normal, toute coquette, toute jolie mais cela n’allait pas durer. Les choses changèrent petit à petit, la mère était devenu moins coquette et la petite fille aussi. Une cassure s’était produite. Pas encore identifié.

La mère payait cher la naissance de cette petite fille et elle allait laissé le mal s’installer et pire elle allait l’entretenir.

Il fallait à tout prie transformer cette petite fille en petit garçon, le père devait acceptait cette enfant coûte que coûte, un subterfuge silencieux, insidieux comme si tout cela était normal. Pas de barrette, pas de serre-tête, pas de couettes, pas de queue de cheval, elle aurait les cheveux court, point. L’excuse était toute trouvée, les cheveux long cela ne lui allait pas. Ah bon ! Elle porterait des pantalons. Les robes, les jupes ce n’étaient pas pour elle. Une petit fille avec un air de petit garçon. Cette image allait lui coller à la peau très longtemps. Il fallait qu’elle plaise au père.

Chez eux, pas de canapé mais deux fauteuils, deux pas trois, il y avait une personne en trop.

Elle avait insidieusement compris la gamine, naître fille n’était pas un atout pour elle. Elle jouait à des jeux de garçon, du patin, du vélo, de la course, un vrai kamikaze, elle grimpait aux arbres, sur les cabanes et ne s’entendait pas beaucoup avec les filles, elle était en décalage. Mais cela allait un peu changer.

La préadolescence et l’adolescence sont arrivées. la demi fille devenait d’un seul coup une demoiselle. Elle avait tellement tardé à l’être. Boucles d’oreilles, maquillage, flirts parfois bien boiteux, une demoiselle commencé à renaître du fond des abîmes. Les pantalons étaient devenus à la mode de toute façon et les coupes courtes aussi. Mais les cicatrices et séquelles faisaient parti d’elle. Et n’allaient pas disparaître. Le mal avait fait son travail et allait continuer.

Elle ne serait jamais un garçon et le père ne l’acceptait toujours pas…

Laisser un commentaire